C’est l’hiver à Madagascar et avec le froid, les enfants ont demandé que nous leur achètions quelques vêtements chauds, c’est ce qui a été fait à la friperie, les voilà tous contents.

Claudine, Marie-Angéline et Mme Berthine sont sous antibiotiques car elles sont malades en cette période hivernale.

Pascal continue ses traitements à l’hôpital, le médecin lui a trouvé de nouveau un trou dans la jambe. On ne s’en sortira vraiment jamais de cette jambe, elle semble à chaque fois guérie mais à chaque fois de nouveau il y a rechute.

Tsilavina a du, de nouveau, changer de lunettes car sa vue baisse très rapidement.

Dans le cadre du projet de « Renforcement de capacité des dirigeants d’Association, des responsables d’ONG et des organisations de la Société Civile », Tina a été convié à une séance d’informations sur « La politique de développement dans le domaine de l’éducation dans la région de Vakinakaratra ».

Nous avons du renvoyer Onja chez ses grands-parents car elle n’obéissait plus du tout aux consignes, elle ne rentrait plus le soir, dans ces conditions sa sécurité ne pouvait plus être assurée par l’association. Espérons qu’avec l’âge, elle gagnera en sagesse. En attendant ce sont ses grands-parents qui veilleront sur elle, le cas échéant avec notre aide financière.

Tsilavina et Nasandrata attendent les résultats du BEPC.

Les plus petits : Blaide, Sylvia, Rija, Tahina et Mino suivent des activités de marionnettes le mercredi après-midi au ministère de la population. Ils sont heureux de travailler avec du tricot, du tissu, des aiguilles dans une autre démarche que la broderie du samedi. Ils ont réalisé un petit spectacle hier, très réussi.

Les fils de Tina et de sa sœur Hiary ont été circoncis lors d’une fête traditionnelle malgache. En effet, la circoncision se fait généralement au mois de mai sur les Hauts-Plateaux. Les deux enfants se portent bien.(*)

Le 15 juin, Bien-Aimé et Josiane sa femme se sont mariés civilement à la mairie d’Antsirabe, jusqu’à aujourd’hui ils n’étaient mariés qu’à l’église Luthérienne.

Le 19 juin, il y a eu la Confirmation de Jean-Baptiste et Josiane (femme de Bien-Aimé), et la 1ère Communion de Ronaldo, Sarah, Tojo et Tafita.

Le 26 juin, jour de la fête Nationale, les enfants ont fait une traditionnelle promenade du côté de la gare, pétards et lampions étaient au rendez-vous…

Les pneus arrières de notre voiture sont très abimés, il va falloir les changer de nouveau, ce n’est pas très étonnant vu l’état des routes à Madagascar.

(*) Rappelons que chez les peuples des Hauts-Plateaux la circoncision est une mise au monde symbolique. A l’origine, il s’agissait de résoudre une contradiction fondamentale de la société patriarcale d’alors. Les hommes seuls étaient des sujets de droits, les femmes considérées comme des objets. Or c’étaient elles qui enfantaient sans que les hommes y fussent pour rien, car leur rôle dans la conception était ignoré à l’époque et qu’ils étaient mis à la porte des accouchements seules affaires des femmes. Les hommes jaloux des femmes servantes de la nature, avaient imaginé ce rituel relevant uniquement de la culture pour mettre eux-mêmes leur fils au monde. Ils auraient voulu nier cet aspect biologique de la naissance mais ils ne le pouvaient. Pour nier, ce qui est toujours difficile à Madagascar, ils affirmaient le contraire. Ils inversaient l’ordre de la nature pour affirmer l’ordre de la société qu’ils régentaient. La circoncision était un rituel essentiellement masculin, où les femmes n’avaient qu’un rôle effacé, qui se déroulait au village du mari. Pour que cette cérémonie ait son plein sens, il fallait qu’elle soit jusque dans les moindres détails, semblable à l’accouchement. Mais tout devait être masqué, travesti à l’aide de symboles. Symétriquement, les femmes ayant un rôle social ou politique prééminent revendiquaient la masculinité. Ranavalona 1ère , dès le début de son règne, répéta fréquemment « Je ne suis pas femme mais homme ». Mais les mystères de la conception se sont atténués avec l’ouverture de l’Ile, des contacts extérieurs, de l’élevage des grands animaux, les hommes ont commencé à savoir qu’ils sont indispensables à la genèse de l’être humain et que celle-ci n’est pas un privilège des femmes seules. Au fur et à mesure que la conception perdit son mystère, le rituel de la circoncision perdit sa signification et son importance. C’est pourquoi de nos jours le rituel ne subsiste plus que par fragments, et qu’en raison du doute qui tenaille encore certains mâles que le rite rassure dans sur leur rôle dans la perpétuation de l’espèce. Le doute subsiste et reste encore bien enraciné dans bien des familles. Je ne vais pas vous détailler le rite ancestral mais de nos jours le rituel est très simplifié. Les hommes portent désormais les cheveux courts. Les femmes font leur tresses mais les nattent comme d’habitude. La calebasse peut être remplacée par une bouteille d’apéritif avec un goulot renflé. On ne tue plus les moutons et le bœuf mais uniquement des volailles. On va chercher de l’eau à la fontaine publique pour l’eau « forte ». Avec les maisons de briques et urbains on ne peut plus démolir le mur du sud pour agrandir la pièce. Et si l’on met dans le coin des ancêtres un tronc de bananier ses feuilles, des tiges de canne à sucre, un régime de bananes, les pièces peuvent être éclairées à l’électricité et un magnétophone ou un phonographe créé l’ambiance musicale avec des refrains à la mode. Une cuisine est déclarée « maison mâle » où les hommes font du café. Le circonciseur est le médecin local qui vient à domicile pratiquer la petite chirurgie. Le prépuce coupé est placé entre 2 tranches de banane mûre et avalée sans être mastiquée par le père ou par l’un des oncles de l’enfant.

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